Ambassade de Berlin : une nouvelle dimension

Alain Rajaonarivony (Tiako-i-Madagasikara) 14.08.2002

Madagascar redémarre doucement sa diplomatie, après des mois de crise, où ses représentations à l'étranger n'ont pas été d'un grand secours. Certains de ses ambassadeurs ont même parfois pris une position hostile au gouvernement, comme ce fut le cas en France. Le remplacement des personnels est, par conséquent, suivi avec beaucoup d'attention, en particulier par la diaspora. Le nouveau responsable de l'Ambassade de Berlin est connu du grand public depuis quelques jours seulement. Mais cela fait déjà plus d'un mois qu'il travaille avec le Président de la république, en toute discrétion.

Succédant à Rabesa Zafera, rappelé, Denis Andriamandroso s'apprête à rentrer en fonction. Etabli en Allemagne depuis quelques années, il est parti à Madagascar au mois de juin, avec Guy Rajemison qui avait été reçu officiellement à Stuttgart. Ses compétences ont fait l'unanimité et dès lors, Marc Ravalomanana lui a confié plusieurs tâches. C'est lui qui a dirigé une équipe du ministère des Affaires étrangères, envoyée en Allemagne par le gouvernement afin d'y faire un audit de la situation de la représentation diplomatique de la Grande Ile. L'Ambassade venait alors de déménager de Bonn à Berlin. Depuis, il a enchaîné réunions de travail sur missions de confiance. Il a eu notamment des entretiens avec différents organismes, étatiques ou non, allemands et germano-malagasy. Sa parfaite connaissance de la langue de Goethe a largement facilité les prises de contacts. Il semble que ses interlocuteurs soient tout à fait favorables à un renforcement des relations existant entre les deux pays.

La cinquantaine, le futur Ambassadeur est marié et père de quatre enfants. Son épouse est professeur d'allemand. Il dispose de plusieurs doctorats ( Docteur-Ingénieur de la Technische Universtät de Berlin, et Phd de l'Université de Norwich, UK), dans le domaine du développement. Il est aussi membre de l'Académie malagasy et a publié plusieurs ouvrages dont "les échecs du développement à Madagascar", dans les années 80, et en l'an 2000, " l'Afrique des bailleurs " (édition cahiers du GERAS université Marc Bloch, Strasbourg). Un autre livre, en cours, aura pour titre "culture et développement : corrélations et perspectives".

Denis Andriamandroso s'attachera surtout à intensifier les engagements économiques, dans le cadre de la stratégie de développement rapide préconisé par le Président. Faire profiter de la croissance les 80% de la population qui n'y ont pas encore part est un objectif prioritaire pour Marc Ravalomanana. Ceci ouvre de nouvelles perspectives pour la coopération germano-malagasy et donnera sûrement beaucoup de travail au nouveau diplomate et à son équipe.